Baruch Spinoza est un philosophe hollandais né le 24 novembre 1632 à Amsterdam et mort à La Haye le 21 février 1677 (à 44 ans). Ce philosophe d’origine juive et portugaise est séduit par la philosophie cartésienne. La pensée Spinozienne influence les contemporains et d’autres penseurs.
Les débuts de Spinoza
Baruch Spinoza appelé également Bento Espinosa ou Benedictus de Spinoza est né à Amsterdam dans une famille appartenant à la communauté juive et portugaise. Le jeune philosophe fréquente l’école élémentaire juive. Cette formation lui a permis d’acquérir une bonne maîtrise de l’hébreu ainsi que la culture rabbinique. C’est durant ses études que Spinoza approfondit sa connaissance de la Loi religieuse. Il profite de son éducation pour accéder aux commentaires médiévaux appartenant à la Torah. En plus d’étudier les textes de Rachi et Ibn Ezra, le penseur étudia également la philosophie juive, notamment les textes de Maïmonide. Moïse Maïmonide est un rabbin andalou du XIIe siècle.
En 1654, Baruch Spinoza reprend l’entreprise familiale à la mort de son père. La reprise de l’entreprise familiale se fait avec son frère Gabriel. Le 27 juillet 1656 est une date marquante pour Spinoza, car c’est la période où le philosophe fut excommunié à cause de propos hérétiques. L’herem, terme désignant l’excommunication de Spinoza est appliqué de manière définitive. Ces propos hérétiques lui ont même failli coûter la vie puisque peu de temps avant son excommunication un homme aurait tenté de le poignarder.
La communauté a connu plusieurs crises à l’époque de l’exclusion de Spinoza. En effet, quelques années plus tôt, Uriel da Costa a défié les autorités et fut également excommunié. L’ami de Spinoza Juan de Prado connut également l’exclusion de la communauté en 1657. Il est difficile de connaître avec exactitude des propos qui ont entraîné la sanction de herem philosophe puisque les écrits sur Spinoza n’ont pas été répertoriés à cette époque.
Entourage de Baruch Spinoza
En 1656, Spinoza fréquente l’école du philosophe républicain Franciscus van den Enden. C’est à ce moment qu’il apprend le latin, l’Antiquité surtout le poète comique latin Terence. Il étudie également les œuvres des grands penseurs du XVIe et XVIIe siècle. Au programme, il découvre les textes de Machiavel, Grotius, Bacon et Hobbes.
Dans son école, il côtoie des étudiants comme Serrarius ainsi que des érudits lecteurs de Descartes. Les opinions du philosophe français René Descartes a exercé en lui une influence profonde. Selon le témoignage de 2 Espagnols qui rencontraient Spinoza et son ami excommunié, le philosophe n’a pas hésité à professer qu’il n’y a des dieux que philosophiquement compris. Les propos de Spinoza sont plus virulents, car il a affirmé que la loi juive n’est pas d’origine divine et qu’il vaut mieux rechercher une meilleure loi.
Même si Baruch Spinoza quitte très tôt son éducation judaïque pour s’intéresser vers les sciences en étudiant les travaux de Descartes, Hobbes et Galilée, son herem ne l’empêche pas de continuer à s’intéresser à la théologie. C’est en rédigeant son livre intitulé Le Tractatus theologico-politicus en 1670 et son second ouvrage l’Éthique en 1674 qu’il évoqua une nouvelle forme de pensée philosophique. Ces 2 ouvrages font de lui le père du rationalisme et du panthéisme.
Suite à son exclusion de la communauté juive, Spinoza poursuit sa carrière en tant que tailleur de lentilles optiques pour lunettes et microscope. Entre 1660 et 1661, le philosophe s’installe à Rijnsburg considéré comme le centre intellectuel des collégiants. C’est durant cette époque que Spinoza rencontra le secrétaire de la Royal Society Henry Oldenburg. Cette rencontre donna lieu à une longue et riche correspondance. En 1663, Spinoza quitta Rijnsburg pour s’installer à Voorburg. Il enseigna à un élève la doctrine de Descartes. Cet enseignement lui a permis de rédiger Les principes de la philosophie de Descartes.
Des ouvrages critiqués de Spinoza
Dans les années 1660, Spinoza est de plus en plus critiquée comme athée. Le fait d’écrire en latin et pas en néerlandais l’a permis d’échapper aux poursuites juridiques contrairement aux auteurs philosophes la même époque. C’est en rédigeant son Traité théologico-politique qu’il défend la liberté de philosopher tout en contestant l’accusation d’athéisme à son encontre.
Le livre sensible paru en 1670 d’une manière anonyme en présentant dans son ouvrage une ville d’édition erronée. Les avis concernant l’ouvrage divergent puisque le livre suscite de vives polémiques même chez les penseurs ayant un esprit ouvert comme Leibniz ou ceux qui partagent le mouvement calviniste de Condé. Selon leurs propos, on doit distinguer la nouvelle philosophie de Hobbes et Descartes à la réflexion plus radicale de Spinoza. Les autorités religieuses condamnent unanimement l’ouvrage.
Parmi les citations de Baruch Spinoza citons :
- La béatitude n’est pas le prix de la vertu, mais la vertu elle-même.
- Comprendre est le commencement d’approuver.
À la mort du philosophe, le médecin Ludovic Meyer publie des œuvres posthumes de Spinoza, l’Éthique ainsi que 3 traités inachevés.