Il estime que les activités philosophiques et scientifiques doivent être menées à bien par l'analyse des faits réels vérifiés par l'expérience. Pour ce mouvement, toute connaissance du monde matériel ou des faits doit nécessairement être fondée sur des données positives acquises empiriquement.
Au-delà du monde réel, il n'y a que la logique et les mathématiques. Le positiviste exclut du champ de la connaissance toute spéculation métaphysique. La conscience n'est autorisée à formuler ses lois que dans le registre de la vérité empirique et positive, à travers les phénomènes, et jamais au-delà.
En tant que courant philosophique qui s'étend de la fin du XVIIIe siècle, le positivisme est marqué par l'influence qu'il a exercée sur la révolution industrielle, une période d'ascension et de culture de la technique et de désintérêt pour le sens métaphysique et religieux de la connaissance.
Le positivisme entre directement en conflit avec la perspective de l'idée de représentation de l'idéalisme allemand. Il agit dans le sens positif des lois scientifiques et juridiques. Elle est donc totalement laïque et, en même temps, antithéologique et anti-métaphysique.
La présence de la rationalité dans la culture est le trait caractéristique du positivisme. Elle désigne le mode de vie régulé et désigné par la technique, résultat de l'optimisation des connaissances, du progrès matériel et social, régulant le désir et la conscience de l'individu.
Origine du nom
est le nom donné à un concept philosophique et à une méthode scientifique. Le mot est composé de deux éléments : Positive â désigne la référence à ce qui est réaliste et pratique.
Le suffixe -isme, qui caractérise une doctrine, un système, une théorie, une tendance ou un courant.
Dans ce cas, il s'agit d'une conception philosophique de la perspective empirique, c'est-à-dire de ce qui est efficace et scientifiquement prouvé.
Création
Le fondement positiviste a été renforcé par l'idée du troisième pouvoir d'Auguste Comte. L'éloge de l'analyse sociologique combiné à la critique de la métaphysique universaliste et de la croyance religieuse a donné un caractère affirmatif à l'idée de progrès et au culte de la science. Le désir de comprendre les phénomènes est le résultat d'une recherche de certitude empirique. C'est la méthode scientifique qui donne de la valeur à la connaissance, car elle consiste à analyser et à formuler des règles et des lois qui obéissent à la vision sociologique.
Le positivisme a dû s'épanouir précisément dans une période de développement intense de l'industrie mécanique. Puisqu'elle traite des phénomènes du monde extérieur, on y observe une tendance au progrès, qui modifie le scénario des relations de travail et de l'organisation sociale. C'est un processus presque naturel que les auteurs positivistes développent des théories qui accompagnent cette expérience historique.
Cependant, le positivisme semble atteindre une période où sa théorie joue à contre-courant de lui-même. L'éloge de la raison instrumentale et du développement débridé et presque irrationnel de la technique semble transformer la sérénité positive en une idéologie négative. La sociologie, la science et la technologie cessent d'être de simples instruments et acquièrent des contours qui dépassent la simple expérience. En tentant de dominer tous les contextes de la culture, la raison instrumentale devient une valeur métaphysique presque incontestable.
Histoire du positivisme
Les révolutions industrielles : témoins de la maîtrise des nouvelles technologies et des instruments de production, les interventions humaines dans les paysages sont généralement appréhendées par les trois révolutions industrielles, qui ont toujours côtoyé le courant positiviste.
Première révolution industrielle
Le processus a commencé en Angleterre, vers le milieu du 18e siècle. Elle se caractérise par l'invention de la machine à vapeur et son application dans la production textile, dans la fabrication de fils et de tissus. Des usines ont été créées, de nouveaux emplois et des transports et une plus grande circulation des marchandises.
Deuxième révolution industrielle
entre le milieu du 19e et le milieu du 20e siècle, le processus industriel est devenu intense. Il y a surtout eu une amélioration des équipements, qui ont commencé à être contrôlés et produits par de grandes entreprises multinationales ayant leur siège dans les pays développés. Au cours de cette période, l'automobile, le téléphone, la télévision, la radio et l'avion sont devenus populaires. Utilisation intensive du charbon et du pétrole. Peu de progrès dans l'amélioration des conditions de travail.
La troisième révolution industrielle
Elle date des années 1940, juste après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Grâce à elle, l'économie internationale a changé, dépassant le simple aspect industriel. Il y a une intégration physique entre la science et la production - une révolution techno-scientifique. L'utilisation de nombreuses sources d'énergie, l'informatisation du travail, la massification de la production, la biotechnologie et l'amplification des droits du travail.
Crise politique et économique
A partir du XVIIIe siècle, l'idée d'un cycle de crises dans le capitalisme est devenue courante, modifiant les périodes d'expansion et de rétraction.
Au début du XIXe siècle, l'Europe a accumulé une crise résultant de la première révolution industrielle, avec les crises de l'Ancien Régime et les crises de 1816, 1825, 1836, 1846, 1848 et 1857. En outre, le capitalisme connaît une autre crise notable entre les années 1873 et 1879, notamment en Allemagne, avec l'effondrement de la Bourse de Vienne en 1873.
La France a ressenti la crise en 1882, pour atteindre les États-Unis en 1887. Après une relative reprise lors de la Première Guerre mondiale (1914-1918), une autre crise est apparue, imposant des difficultés même au libéralisme économique avec la crise des États, des territoires et des idéologies.
Après la Seconde Guerre mondiale (1945), l'Europe est dévastée et en reconstruction, avec une détresse généralisée due au chômage et aux pénuries alimentaires.
Dans les années 1970, la crise pétrolière a apporté une nouvelle secousse, conduisant les années 1980 à une récession dans plusieurs pays.
Enfin, à l'ère du néolibéralisme, à partir des années 1990, deux crises majeures ont alarmé le monde : la crise monétaire des tigres asiatiques en 1997 et 1998, au Japon et qui s'est propagée dans le monde entier. Enfin, il y a eu la dernière grande crise du crédit immobilier de 2008 aux États-Unis, qui a eu un fort impact sur l'Europe.
Le positivisme aujourd'hui
La macro-organisation de la société : les idées positivistes résonnent aujourd'hui à travers la prolifération des mécanismes de normalisation mondiale. Indices de crédit, dettes d'éducation et de santé. L'idée est de créer une grande feuille de calcul de données comme critère d'évaluation des pays et des villes. Par exemple, le FMI (Fonds monétaire international) est la grande référence institutionnelle de l'économie mondiale, qui guide et détermine les matrices monétaires. Un autre modèle est l'IDH (indice de développement humain), une mesure permettant de classer le degré de développement des nations.
Les instituts de recherche technologique : Présents partout dans le monde, ils sont les centres qui rassemblent les chercheurs et les scientifiques. Ils sont généralement parrainés par des entreprises ou des gouvernements et visent à développer des techniques de plus en plus avancées. Les principaux développeurs appartiennent au secteur chimique, comme l'industrie pharmaceutique et les industries électro-électroniques : appareils et ordinateurs.
Les ONG comme optimisation des conquêtes : à mesure que la société devient complexe, elle crée des mécanismes encore plus complexes pour répondre aux exigences sociologiques. Les ONG sont apparues dans ce contexte, surtout depuis les années 1990, pour tenter de coordonner, de réguler et de réorganiser les processus sociaux. Dans certains cas, ils fonctionnent comme une externalisation des services de l'État, servant de médiateur entre les intérêts de la société et ceux des entreprises.
Principes fondamentaux
La réalité tant qu'expérience : le positivisme attribue une valeur de vérité scientifique uniquement aux vérités par expérience et par induction. Les faits réels sont la seule réalité, et ne découlent d'aucune notion a priori, ni d'aucun concept universel et absolu. Si le fait est la seule réalité, le phénomène est la limite de la connaissance.
Le positivisme comme analytique, ses caractéristiques
1) Nomothétique : on oppose les phénomènes à la théorie, en détectant les divergences et en établissant des liens généraux entre les variables. Fournit une méthode d'investigation hypothético-déductive.
2) La neutralité en tant que valeur, qui fonctionne comme un critère d'objectivité. Dans ce cas, la science est considérée comme une valeur de vérité impartiale et la formulation de lois sur les phénomènes n'est possible que par la méthode scientifique.
La loi des trois états : créée par Comte, cette norme est le jalon de l'historicité de la connaissance humaine.
La réalité est limitée dans l'espace, le temps et la masse, et ne peut être étudiée que par l'observation. La science est la plus grande expression de la rationalité de la culture, et en elle il n'y aurait aucune participation de la subjectivité de celui qui juge ou qui enquête.
Contre le subjectivisme : Le positivisme est en conflit avec les philosophies qui mettent en avant le subjectif ou l'intériorité de la conscience. Les philosophies de l'idéalisme allemand, la phénoménologie et l'existentialisme, et même la psychologie et la psychanalyse sont parmi les principaux opposants au positivisme. L'influence des révolutions industrielles a conduit au prestige de la technique. La spéculation métaphysique et religieuse de la connaissance n'est plus au centre de l'attention, et il n'y a donc pas de recherche de découvertes transcendantes ou transcendantes.
Sociologie : le positivisme agit dans le sens affirmatif des lois scientifiques et des lois juridiques. La sociologie figure comme l'un de ses principaux instruments théoriques, permettant un processus de hiérarchisation sociale. L'amour comme principe et l'ordre comme base ; le progrès comme fin" et "le progrès est le développement de l'ordre" sont deux phrases de Comte qui sont devenues des devises qui guident la position de l'individu dans l'environnement dans lequel il vit.
C'est d'eux que vient, par exemple, la phrase "Ordre et Progrès" que l'on retrouve aujourd'hui sur le drapeau national. Le processus de formation de la conscience est régulé selon des méthodologies et des projections éducatives, visant à former le citoyen.
Elle est productive dans la mesure où elle répond aux exigences de son environnement social, défini par des statistiques et des paramètres d'évaluation technique.
Force de la raison: la rationalité dans la culture signifie une tentative de contrôler les forces de la nature par la connaissance humaine. L'idée d'optimisation est régulatrice du temps, du désir et de la conscience. La performance est considérée comme une forme de projection du présent dans le futur, et la planification devient le désir ardent de l'activité humaine.
En pratique
Ils font partie de la pratique positiviste :
Faire de la science : dans le positivisme, l'activité scientifique coordonne toute la pratique et la méthodologie. Un scientifique est une personne qui produit des connaissances et qui a une affinité avec tous les types de laboratoires. Un exemple de positiviste aujourd'hui sont une partie des étudiants des cours exacts, biologiques et chimiques, y compris dans les travaux de terrain.
Observation du comportement : le positiviste est avant tout un analyste des phénomènes qu'il observe. Il analyse les objets de la même manière qu'il cherche à comprendre les performances de l'homme, en visant des résultats efficaces et démontrables.
Top noms
Augusto Comte (1798-1857)
Philosophe français de Montpellier et principale référence du positivisme. L'idée du développement de la société était sa réponse philosophique à la révolution scientifique, politique et industrielle de son époque. La réorganisation intellectuelle et morale qu'il propose passe par les trois états théoriques présentés dans le Cours de philosophie positive (1830-1842, en 6 volumes) :
L'État théologique ou fictif â soutenu par des explications mystiques et élémentaires. C'est l'état infantile, imaginatif, qui passe par trois phases :
- le fétichisme, dans sa personnification des choses, en lui attribuant un pouvoir magique ou divin ;
- le polythéisme, dans lequel l'animation est projetée sur un certain nombre de divinités ;
- le monothéisme, comme le stade supérieur dans lequel toutes ces puissances sont réunies en un seul Dieu.
L'état métaphysique ou abstrait â expliqué par les catégories abstraites de la métaphysique, essentiellement critique et transitoire.
Elle recherche la connaissance absolue à travers des ontologies, cherchant à expliquer la nature, ses êtres et leurs causes. La nature est la grande entité, étudiée par les idées de principe, de cause, de substance ou d'essence.
L'État scientifique ou positif â opérant par la clarification matérielle du monde objectif. C'est l'État réel et définitif, dans la recherche des faits et des lois des phénomènes.
Chacun de ces États équivaut à un corrélat dans les attitudes politiques : l'État théologique se traduit par le droit divin ou le droit des rois ; l'État métaphysique, par des concepts tels que le contrat social, le droit à l'égalité et la souveraineté populaire ; tandis que le troisième État se caractérise par l'analyse sociologique de l'organisation politique.
John Stuart Mill (1806-1876)
Philosophe et économiste anglais, né à Londres. Il était un utilitariste hors pair, influencé par Jeremy Bentham (1748-1832), ainsi que par le positivisme économique d'Adam Smith (1723-1790) et de David Ricardo (1772-1823), ou encore par les idées féministes de sa femme Harriet Taylor (1807-1858). Il a écrit sur l'éthique, la logique, l'économie et la psychologie. Son œuvre la plus connue est On Liberty (1859). Mill a jugé nécessaire de créer une méthode inductive pour la science, établissant quatre règles de ce processus d'investigation des phénomènes :
Mill a parié sur la sociologie, sur une science sociale fondée sur la volonté et la croyance. Pour lui, la religion est une valeur de collaboration, qui permet de comprendre l'égoïsme comme moteur des relations humaines. La logique se montre comme une science de la preuve, tandis que la psychologie affirme la science morale.
Herbet Spencer (1820-1903)
Philosophe anglais. Il est né et mort dans la ville de Derby. Tout au long de sa vie, il s'est consacré et maintenu dans des postes et des missions officielles de l'état. En même temps, il s'est consacré à la recherche philosophique, ou il a été l'un des pionniers de l'évolutionnisme.
Sa publication la plus appréciée est La philosophie synthétique (1896), dans laquelle il cherche à expliquer l'univers dans son fonctionnement mécanique, comme un organisme vivant dans ses relations dynamiques.
Dans ce processus, la différenciation et la spécialisation apparaissent comme des marques d'évolution de la société, qui cesse d'être simple pour devenir complexe. Selon Spencer, il y a une transition entre les sociétés militaires, plus simples dans leurs formes de travail, et les sociétés industrielles, avec de multiples organisations et institutions.
Penser la société comme un organisme vivant rapproche la pensée sociale de Spencer des phénomènes biologiques, grâce à des analogies communes, comme les notions de fonction, de structure, de différenciation, et même d'organe.
Cependant, ce rapprochement entre société et biologie prend des contours différents dans les considérations éthiques et politiques de Spencer, lorsqu'il défend l'individualisme libéral et marchand.
Autres points de vue
Phénoménologie : c'est peut-être la principale école qui s'oppose au positivisme. Cela se produit principalement en raison de deux aspects. Le premier est le conflit épistémologique : alors que la phénoménologie dissout la tension entre le sujet et l'objet, le positivisme délimite l'indépendance entre la réflexion humaine et le monde extérieur. La seconde est présente dans le fait que les deux écoles ont fortement émergé entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème siècle. Alors que la phénoménologie est devenue l'alliée des politiques aux tendances critiques ou de gauche, le positivisme était la figure de proue de l'idéologie capitaliste.
L'existentialisme : toujours entre le 19e et le début du 20e siècle, nous trouvons l'affrontement entre les positivistes et les existentialistes : alors que les premiers misent sur la sociologie en tant qu'intégration sociale et formation, la perspective existentielle se concentre principalement sur la subjectivité de l'individu et la critique de l'absence de sens du monde technique.
Marxisme : du point de vue de l'idéologie, ils sont radicalement opposés. Le marxisme et sa critique économique, faite par la dialectique du travail et de l'histoire, se heurte à la perspective industrielle du capitalisme et au positivisme juridique. Les lecteurs de Marx accusent le positivisme de n'être qu'un endoctrineur de la conscience humaine pour le régime de l'exploitation du travail. Cependant, il existe une parenté entre les deux : l'idée que la réalité du monde, dans sa matérialité, est ce qui détermine les représentations de la conscience.
Branches
Empiriocriticisme : créé par Richard Avenarius (1843-1896) et poursuivi par Ernst Mach (1838-1916), il se concentre sur l'analyse critique de l'expérience de manière isolée et sans aucune considération métaphysique.
Sociologie positiviste : dirigée par les penseurs Émile Durkheim (1858-1917) et Max Weber (1864-1920), elle vise à appliquer la méthodologie et l'orientation positivistes aux études sociales.
Néopositivisme : Il s'agit de la vision philosophique de l'empirisme moderne issue de l'expérience du Cercle de Vienne, dont les membres représentatifs ont émigré aux États-Unis pendant les persécutions antisémites en Europe. Parmi eux, Rudolf Carnap (1891-1970), Hans Reichenbach (1891-1953) et Ludwig Wittgenstein (1889-1951).
Positivisme juridique : Ayant en John Austin (1790-1859) et Kelsen (1881-1973) les figures les plus importantes, il est considéré comme un courant de la théorie juridique allant de l'étude des normes positivistes, en passant par la séparation du droit, de la morale et de la politique.
Principaux travaux
Cours de philosophie positive (1830-1842, en 6 volumes) - Auguste Comte
Une œuvre qui a mis douze ans à être achevée. Il s'agit d'un ensemble d'ouvrages dans lesquels Auguste Comte systématise la vie comme une révolte du monde moderne contre le monde ancien. Il a fondé sa théorie des trois états en passant par plusieurs thèmes, tels que les mathématiques, l'astronomie, la physique, la chimie et la biologie. En bref, elle fait partie d'une systématisation de la connaissance qui nie les visions du monde théologiques ou métaphysiques comme seule science, en organisant l'ensemble des systèmes spéciaux pour aborder la complexité de la connaissance en général.
"Sobre a liberdade" (1859) de John Stuart Mill
C'est une défense de la liberté de pensée, de la tolérance et du respect des croyances dissidentes ou des minorités. Dans cette œuvre, Mill cherche à donner libre cours à la question de l'unicité humaine contre l'oppression de l'autorité, personnalisée en politique, ou simplement comme une opinion de bon sens. Dans cet essai, il y a un combat politique à partir du comportement des hommes. Le texte défend la liberté morale et économique de l'État pour les individus. Mill n'était pas opposé à l'intervention du gouvernement dans les questions économiques. En tant que libéral, il défend le droit à la propriété, mais parie sur le rôle de l'État en tant que distributeur de richesses, assurant la liberté individuelle avant le contrôle social.
Une filosofia sintética (1896) - Herbet Spencer
Une structure transformée en un système qui se veut cohérent et englobe toute la production scientifique et philosophique à travers l'idée d'évolution. La doctrine de Spencer s'identifie au principe de l'évolution : (a) du plus simple au plus complexe ; (b) du plus homogène au plus hétérogène ; (c) du plus désorganisé au plus organisé. Il entendait une classification des connaissances, alliée à un biologisme sociologique dans lequel la société est considérée comme un organisme. Spencer a souligné les processus d'interdépendance des parties, l'existence d'une unité dans les organismes et dans les sociétés.
Le nouveau christianisme (1825) - Claude Saint-Simon
Cette œuvre peut être considérée à la fois comme l'une des productions du socialisme utopique et d'une sociologie positiviste. C'est le dernier livre que Saint-Simon a écrit, contenant une critique lucide de la doctrine de Jésus, mais aussi un programme visant à établir les fondements d'un nouveau christianisme. Sa vision socialiste est clairement du côté des plus faibles et des plus pauvres. Elle est soutenue physiquement et moralement dans les premiers enseignements de l'Évangile.
On y trouve également une critique cinglante des courants philosophiques en vigueur jusqu'alors, axés principalement sur les jugements moraux de l'homme.
Qui a influencé
Bertrand Russell (1872-1970) : L'un des philosophes, mathématiciens, logiciens, politiciens libéraux et militants les plus influents. Ses principales contributions à l'histoire de la philosophie sont la théorie des descriptions définies, la théorie descriptiviste des noms propres, la théorie réaliste des universaux, et surtout la théorie de la vérité comme correspondance. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1950 et ses deux œuvres les plus importantes sont l'Histoire de la philosophie occidentale (1946) et Pourquoi je ne suis pas chrétien (1957).
Ludwig Wittgenstein (1889-1951):Â philosophe autrichien et représentant du Cercle de Vienne au tournant du XIXe au XXe siècle. Ses œuvres traitent du problème radical du langage et de l'impossibilité de la philosophie. Ses livres les plus connus sont : Tractatus logico-philosophicus (1922) et Investigations philosophiques (1953 - publication posthume).
Euclides da Cunha (1866-1909) : écrivain, journaliste et sociologue brésilien. Il a été fortement influencé par le positivisme tout au long de sa carrière d'intellectuel. Son œuvre Os Sertaues (1902), basée sur le conflit de Canudos, dans l'intérieur de l'État de Bahia, est profondément marquée par les idées positivistes.
Aluosio Azevedo (1857-1913) : romancier, nouvelliste et chroniqueur, dessinateur et peintre brasilien.
Maréchal Candido Rondon (1865-1958) : militaire brésilien et sertanista, qui a entrepris des expéditions pour explorer l'Amazonie brésilienne et apporter des progrès scientifiques dans les années 1910.
Getaio Vargas (1882-1954) peut être considéré comme l'une des figures les plus importantes du XXe siècle au Brésil. Il est le dictateur responsable de la création de l'Estado Novo (Nouvel État) et le leader populiste qui s'est fait connaître comme le "père des pauvres", en raison de la législation du travail créée sous son gouvernement et de l'instauration du vote des femmes. Il a été profondément influencé par les idées positivistes.
Luis Carlos Prestes (1898-1990): militaire lié aux révoltes des locataires du début des années 1920, Prestes est responsable du mouvement révolutionnaire de la colonne Prestes qui, entre avril 1925 et février 1927, a parcouru 25 000 kilomètres à l'intérieur du Brésil, en passant par 13 États. Prestes et ses camarades ont lutté contre le gouvernement du président de l'époque, Arthur Bernardes. Après la fin de la colonne, Prestes était l'un des membres les plus importants du parti communiste au Brésil. Comme Getaio, Prestes a été profondément influencé par les idées positivistes.
Sources et inspirations
Emmanuel Kant (1724-1804), les critiques de la valeur de la raison et des limites de la philosophie font de la philosophie kantienne une sorte de synthèse entre rationalisme et scepticisme. Kant procède à la possibilité de la science, en portant la relation entre la raison et la réalité à ses conséquences ultimes. Kant a écrit ses trois célèbres Critiques - la Critique de la raison pure (1781), la Critique de la raison pratique (1788) et la Critique du jugement (1790) - dans le but de déterminer comment les phénomènes sont possibles, réels et nécessaires. Dans le premier d'entre eux, il distingue deux facultés de connaissance : la sensibilité, qui est passive et ne reçoit que des impressions sensorielles ; et l'entendement, actif et spontané, capable d'engendrer des concepts purs ou catégories, rendus possibles par les idées, qui sont des concepts indépendants de l'expérience, et provenant de la réflexion. L'application des concepts à la réalité ne peut jamais aller au-delà de l'expérience sensible. Il est donc possible, chez Kant, de parler de la connaissance comme d'une "synthèse" a priori : elle synthétise ou organise la connexion des données sensibles (comme dans l'empirisme). En même temps, elle est le principe organisateur de la conscience humaine, selon des lois de réflexion sur les natures essentielles, universelles et nécessaires (comme dans le dogmatisme rationaliste).
Claude Saint-Simon (1760-1825), penseur français et partisan du progrès scientifique et industriel comme nouvel ordre social. Dans le saint-simonisme, l'histoire est classée en deux types d'époques : les époques critiques, nécessaires pour éliminer les contenus sociaux cristallisés et stagnants ; les époques organiques, lorsque l'homme agit activement dans l'événement historique, dans une tentative de découvrir les moyens de changer les normes qui correspondent au milieu social où il vit.
Saint Simon comprend donc que les classes sociales doivent changer à chaque époque, modifiant leurs structures, leurs mœurs et leur inclination religieuse. Pour la société industrielle moderne, la morale et les systèmes d'idées doivent être différents de l'ancienne division des relations de travail. Le penseur français ne prévoyait pas de distinction contradictoire entre prolétariat et bourgeoisie, et affirmait que le capitalisme devrait être remplacé par un régime social élevé. Cependant, cette organisation se distingue du socialisme ultérieur par la manière dont elle a compris que l'amélioration et la réorganisation de la société seraient possibles grâce à l'éveil des classes dirigeantes. Dans son dernier ouvrage, Le Nouveau Christianisme (1825), il se manifeste comme un représentant direct de la classe ouvrière, et à travers l'idée de fraternité, il déclare que la liberté de cette classe constituera la fin ultime du régime social.
Ernst Mach (1838-1916) : physicien et philosophe autrichien, a été influencé par le positivisme pour constituer son empirocriticisme. Son œuvre majeure est "The Science of Mechanics" (1883).